Les cons de dieu!

Photo du spectacle de Romeo Castellucci, Sul concetto di volto nel figlio di Dio, au Théâtre de la Ville, Paris - octobre 2011

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Le Théâtre contre le fanatisme

Comité de soutien à la liberté de représentation du spectacle de Romeo Castellucci

Pour signer, envoyez un mail à l'adresse suivante :
comite-de-soutien-castellucci@theatredelaville.com

Indiquer dans le corps du mail vos nom, prénom, profession suivis de la mention "Je signe".

Depuis le 20 octobre, date de la première au Théâtre de la Ville, les représentations de Sur le concept du visage du fils de Dieu de Romeo Castellucci donnent lieu à des événements graves.
Un groupe organisé d’individus qualifiés d’intégristes chrétiens, a tenté a plusieurs reprises d’empêcher l’accès au Théâtre de la Ville en bloquant les portes, en agressant le public, en le menaçant, en l’aspergeant d’huile de vidange, de gaz lacrymogènes et en lui jetant œufs et boules puantes, tandis que leurs complices cherchaient  régulièrement à interrompre les représentations au cri de «La christianophobie, ça suffit».Photo du spectacle de Romeo Castellucci, Sul concetto di volto nel figlio di Dio, au Théâtre de la Ville, Paris - octobre 2011

L’AGRIF a demandé par voie de justice l’interdiction du spectacle et a été déboutée de sa demande à deux reprises, par le Tribunal de Grande Instance le 18 octobre 2011, puis par le tribunal de Paris le 28 octobre 2011.
La police a dû  intervenir chaque jour à l’entrée du théâtre, et nous nous sommes vus dans l’obligation de l’appeler à l’intérieur de la salle à plusieurs reprises pour qu’elle évacue ceux qui occupaient la scène, ce qui s’est fait sans heurts, parce que nous avons veillé à éviter des affrontements entre ces envahisseurs et le public outré de tels agissements.

Le personnel du théâtre s’est montré résolu et efficace en ces pénibles circonstances, et, malgré les nombreux incidents et interruptions, toutes les représentations prévues au Théâtre de la Ville ont pu avoir lieu.Photo du spectacle de Romeo Castellucci, Sul concetto di volto nel figlio di Dio, au Théâtre de la Ville, Paris - octobre 2011

Que ces groupes d’individus violents et organisés, qui se réclament de la religion contre une soi-disant «christianophobie», obéissent à des mouvements religieux ou politiques, demande une enquête ; pour nous, en tout cas, ces comportements relèvent à l’évidence du fanatisme, cet ennemi des Lumières et de la liberté contre lequel, à de glorieuses époques, la France a su si bien lutter. Le théâtre a d’ailleurs très souvent été pour ces luttes, un lieu décisif. 

Intégristes manifestant devant le Théâtre de la Ville contre la représentation de Sul concetto di volto nel figlio di Dio, de Romeo Castellucci, Paris - octobre 2011

On ne peut en rester là. De tels agissements sont graves, ils prennent une tournure nouvelle, nettement fascisante. Ces groupes d’individus s’empressent en outre de décréter blasphématoires, de façon automatique, des spectacles qui ne sont dirigés ni contre les croyants, ni contre le christianisme. Comme en témoignent de la façon la plus claire les textes de Romeo Castellucci, publiés dans le programme distribué au public et l’interview intitulée « La Foi est à mille lieues de l’idéologie » parue dans le journal Le Monde du 27 octobre 2011.

Nous n’entendons pas céder à ces menaces odieuses.Photo du spectacle de Romeo Castellucci, Sul concetto di volto nel figlio di Dio, au Théâtre de la Ville, Paris - octobre 2011

Le spectacle, coproduit par le Théâtre de la Ville sera repris, dans le cadre de notre partenariat, au Centquatre du 2 au 6 novembre avant de poursuivre sa tournée.

Il est d’ailleurs à noter que ce spectacle a été présenté sans troubles en Allemagne, en Belgique, en Norvège, en Grande-Bretagne, en Espagne, en Russie, aux Pays-Bas, en Grèce, en Suisse, en Pologne et en Italie, et que c’est en France qu’ont lieu ces manifestations d’intolérance.

Nous avons donc créé, dès le début, un comité de soutien s’adressant à toutes les personnes de bonne volonté, pour défendre au-delà même du spectacle de Romeo Castellucci, la liberté d’expression, la liberté des artistes et la liberté de pensée, contre ce nouveau fanatisme.

Emmanuel Demarcy-Mota, directeur et l’équipe du Théâtre de la Ville. 

Premiers signataires :

Patrice Chéreau, metteur en scène
Stéphane Hessel
Bob Wilson, metteur en scène

Michel Piccoli, comédien
Sylvie Testud, comédienne
Jérôme Prigent, vicaire de St-Eustache
Sasha Waltz, chorégraphe, Berlin
Arnaud Desplechin, cinéaste
Luc Bondy, metteur en scène,
Jean-Michel Ribes, auteur, metteur en scène, directeur de théâtre
Bulle Ogier, comédienne
Barbet Schroeder, cinéaste
Juliette Binoche, comédienne
Elodie Bouchez, comédienne
Claude Régy, metteur en scène
Christophe Girard, président du Centquatre
Joseph Melillo, directeur de la Brooklyn Academy of Music, New York
Stéphane Lissner, directeur de la Scala, Milan
Dominique Mercy, directeur du Tanztheater Wuppertal Pina Bausch
Brigitte Jaques Wajeman, metteur en scène
Jean-Claude Milner, philosophe
Pascal Bonitzer, cinéaste
Jacques-Alain Miller, psychanalyste
Judith Miller, philosophe
Marc Olivier Dupin, compositeur
Peter de Caluwe, directeur général de la Monnaie, Bruxelles
Christian Longchamp, adjoint artistique&directeur de la dramaturgie, la Monnaie, Bruxelles
Jean-Luc Choplin, directeur du Théâtre du Châtelet
Yorgos Loukos, directeur du Festival d’Athènes
Simon McBurney, metteur en scène, Grande-Bretagne
José Manuel Goncalves, directeur du Centquatre
François Le Pillouer, président du SYNDEAC
Lloyd Newson, chorégraphe, Grande-Bretagne
Anne Delbée, écrivain et metteur en scène
Jack Ralite, ancien ministre
Ushio Amagatsu, chorégraphe, Japon
Georges Banu, président d’honneur de l’association internationale des critiques de théâtre
Monique Veaute, présidente de la Fondation RomaEuropa
Fabrizio Grifasi, directeur de RomaEuropa
Claus Peymann, directeur du Berliner Ensemble

Les soutiens peuvent être envoyés par e-mail à l’adresse suivante :
comite-de-soutien-castellucci@theatredelaville.com
Indiquer dans le corps du mail vos nom, prénom, profession suivis de la mention "Je signe".

Répétition générale de la pièce Sul concetto di volto nel Figlio di Dio.

ATTENTAT CONTRE CHARLIE HEBDO

Et comme si cela ne suffisait pas, les cons de dieu s'en sont pris cette nuit à Charlie Hebdo!

Couverture de Charlie Hebdo: Charia Hebdo

Elle était pourtant rigolotte, cette couverture! Et si on n'aime pas,
on peut toujours lire autre chose, Ben Laden dévoilé, par exemple, de Sifaoui et Bercovici.

Les locaux de Charlie Hebdo, au petit matin, après les attentats de la nuit du 1er au 2 novembre 2011. AFP

C'était pas la peine de tout casser! surtout que ça ne nous fait pas rigoler du tout...

Couverture de Charlie Hebdo en main : Charia Hebdo

Et SURTOUT que ça ne va pas nous empêcher de le lire, notre hebdo préféré!

Tsst, tsst!....

 

Commentaire(s)

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Les intégrismes religieux unis contre la liberté d’expression : c’est en France que ça se passe !

Par l'UFAL
Mercredi 2 novembre 2011

Fanatisés par leur conception particulière de la religion, des intégristes catholiques s’en sont pris à la liberté de création et de représentation théâtrale (Sur le concept du visage du fils de Dieu, de Romeo Castellucci au Théâtre de la Ville), causant de graves troubles à l’ordre public. Si les précédents ne manquent pas (attentat de 1988 contre un cinéma projetant La dernière tentation du Christ de Martin Scorsese, saccage récent de l’œuvre Piss Christ d’Andres Serrano), le plus étonnant cette fois est le soutien apporté par un contingent d’intégristes musulmans dont les propos confus sont rapportés sur le site islamenfrance.fr. C’est par ailleurs sur ce site qu’a été publié le 31 octobre un appel « pour rigoler » à brûler Charlie Hebdo.

Un pas de plus vient d’être franchi avec l’incendie criminel qui a détruit les locaux de cet hebdomadaire. Le fanatisme révélé à l’époque des caricatures du prophète par les menaces et le procès fait au directeur de Charlie Hebdo n’a fait que croître.

Ces graves atteintes à la liberté d’expression démontrent qu’il ne doit pas y avoir de tolérance pour l’intolérance dans notre République laïque.

Pour l’UFAL, qui avait en 2007, à l’occasion des Rencontres Laïques Internationales, soutenu Charlie Hebdo traîné en justice, il ne s’agit pas seulement d’atteintes à la liberté d’expression, mais de menaces pour l’ensemble des libertés publiques. Seule la laïcité garantit que les expressions religieuses ne puissent plus devenir synonymes d’oppression des autres formes de pensée, ni des libertés d’autrui. La loi du 9 décembre 1905 a ainsi placé en tête de son article premier le principe de la liberté de conscience, c’est-à-dire le droit de croire, ou ne pas croire, de douter, ou de refuser de se prononcer en la matière. C’est pourquoi nous souhaitons que les articles 1er et 2 de la loi de 1905 soient intégrés à la Constitution française et que la date anniversaire du 9 décembre devienne une fête reconnue, non par simple devoir de mémoire mais comme impératif démocratique pour l’avenir.

Au moment où des inquiétudes se font jour sur le devenir des « révolutions arabes », sous l’effet d’intégristes cherchant à imposer l’emprise de la religion sur l’état, sur le droit civil, sur la situation des femmes et la liberté de pensée, sachons en France réaffirmer que le blasphème n’est pas un délit, et que seule la laïcité constitutionnelle garantit l’ensemble des libertés fondamentales.

Et sachons aussi agir : l’UFAL appelle tous les mouvements laïques qui partagent les principes fondamentaux de la république à œuvrer ensemble pour promouvoir le principe de laïcité comme facteur d’émancipation individuelle et sociale, défendre la liberté d’expression et exiger que le gouvernement fasse respecter les libertés publiques garanties par la Constitution.

par l'UFAL
Union des Familles laïques

http://www.ufal.org

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COMITÉ DE SOUTIEN AU THÉÂTRE GARONNE

En réponse aux menaces visant le spectacle de Rodrigo Garcia, Gólgota Picnic


Si vous désirez faire partie du comité de soutien mis en place par le théâtre Garonne, vous pouvez envoyer un email à l’adresse
comitedesoutien-garonne@theatregaronne.com
mentionnant vos noms, prénoms, profession, suivis de la mention « je signe ».

Le théâtre Garonne, comme d’autres théâtres en France, subit depuis plusieurs semaines des pressions et des menaces visant à annuler les représentations du spectacle de Rodrigo Garcia, Gólgota Picnic. Ce spectacle a été présenté pendant cinq semaines au Centre Dramatique National de Madrid, puis dans plusieurs villes européennes, sans aucun incident. Une autre œuvre est visée par cette campagne : Sur le concept du visage du fils de Dieu, de Romeo Castellucci, présentée ces jours-ci à Paris qui subit des attaques sans précédent.

Ce mouvement est initié notamment par l’Institut Civitas qui se définit comme un « mouvement politique inspiré par le droit naturel et la doctrine sociale de l’Église et regroupant des laïcs catholiques engagés dans l’instauration de la Royauté sociale du Christ sur les nations et les peuples ». L’Institut Civitas accuse – sans fondement – Gólgota Picnic d’offenser la figure du Christ et la religion catholique, qualifiant le spectacle de « blasphématoire ». Ce faisant, il dénie le droit inaliénable à la liberté d’expression qui s’inscrit dans le cadre de la loi.

Le théâtre Garonne, solidaire des théâtres visés, revendique par ailleurs pleinement les raisons artistiques qui l’ont amené à programmer le spectacle de Rodrigo Garcia, qui sera montré à Toulouse aux dates prévues. La violence et la haine déclenchées, au-delà de l’inquiétude légitime qu’elles suscitent, appellent en retour une responsabilité citoyenne.

L’équipe du théâtre Garonne remercie tous ceux qui lui manifestent leur soutien et leur solidarité. Pour un aperçu des événements motivant notre action, nous tenons à jour une page d’information
http://www.theatregaronne.com/content.php?contentid=77

Gólgota Picnic
du 16 au 20 novembre, théâtre Garonne-Toulouse
du 8 au 17 décembre, Théâtre du Rond-Point & Festival d’Automne à Paris

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De : relationpublique@theatregaronne.com
Objet : remerciements comite de soutien theatre garonne
Date : 24 novembre 2011 12:27:55 HNEC

Le théâtre Garonne a reçu de nombreux soutiens face aux menaces subies avant et durant la présentation du spectacle de Rodrigo Garcia, Golgota Picnic.

Nous ne pouvons bien entendu pas vous répondre individuellement, mais soyez assurés que nous avons pris connaissance de vos témoignages et vous remercions chaleureusement pour ces mots vivifiants.
Ceux d’entre vous qui n’ont pas pu ouvrir le lien du comité de soutien, ont tout de même été pris en compte quand par retour de mail vous avez précisé votre souhait de vous y associer.

Enfin, sachez que l’ensemble des représentations a pu avoir lieu sans interruption – certes au prix de mesures de sécurité auxquelles nous espérons bien ne plus jamais avoir recours. Mais qui s’avèreront malheureusement tout aussi nécessaires au Théâtre du Rond Point, à Paris, où le spectacle finit sa tournée française du 8 au 17 décembre...

Merci encore !

L’équipe du théâtre Garonne

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Le 10 novembre, des catholiques intégristes sont venus, notamment de Vendée (!), crier au blasphème devant le TNB (Théâtre national de Bretagne) où se jouait la pièce de Romeo Castelluci Sur le concept du visage du fils de Dieu.

« Il ne faut pas qu'il y ait une seule représentation sans qu'il y ait des catholiques devant le théâtre pour faire œuvre de réparation. Il s'agit d'une profanation à partir du moment où le visage du Christ est souillé », a déclaré Alain Escada, secrétaire général de Civitas (Lemonde.fr. avec Reuters | 11.11.11 | 08h56). De drôles de paroissiens!

En revanche, pour le Père Nicolas Guillou, représentant l'archevêque de Rennes, Mgr D'Ornellas, ces appels à manifestation sont faux, le Christ est « très présent » dans le spectacle, où il s'agit d'une « humanité qui se pose des questions sur la base de Dieu ».

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Selon l'AFP, dans la nuit de vendredi à samedi, deux traditionalistes d'une vingtaine d'années ont été arrêtés dans le sous-sol du Théâtre du Rond-Point à Paris où doit se jouer Gólgota Picnic. Ils s'apprêtaient à détruire les systèmes d'alarme, et ensuite?

Civitas a déjà prévenu qu'il perturberait chaque représentation.

Quelle bande de cinglés!

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On dirait que les intégristes des religions du Livre se sont passé le mot. Israël a aussi ses cons de dieu. La preuve en images avec ce reportage de France 24 (A. Soetemondt) au sujet de heurts intervenus en décembre 2011, à Beit Shemesh, près de Jérusalem, entre policiers et ultra-orthodoxes prônant la ségrégation des femmes:

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La seule parade anti-cons : article XI de la Déclaration de 1789 :

«La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté, dans les cas déterminés par la Loi.»

Quant aux réponses de Charlie Hebdo lui-même, ÉCOUTER ICI les déclarations des dessinateurs LUZ et CHARB, rédacteur en chef du journal, recueillies entre les 15 et 19 septembre 2012 (Luz sur France Info le 19/9, et Charb sur LCI le 15/9, sur Europe 1 le 18/9, sur iTélé le 18/9, sur France Info le 19/9).

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Non au facholicisme ! Soutien aux Femen et à Caroline Fourest.

 

Lors de la manifestation organisée ce dimanche contre le mariage pour tous à l’appel de l’officine catholique intégriste Civitas, des nervis d’extrême-droite ont attaqué et roué de coups des militantes de l’association Femen et des journalistes, dont Caroline Fourest.

Les victimes manifestaient pacifiquement leur soutien au mariage pour tous, ou faisaient leur travail de journaliste.

Ces débordements montrent que, derrière leur revendication hypocrite « d’un débat sociétal apaisé », les cléricaux opposés à l’égalité de tous les couples cachent une idéologie profondément réactionnaire, homophobe, et prête à toutes les extrémités. Voulant relancer l’opposition politique de droite, comme à propos de l’école confessionnelle en 1984, le lobby clérical aura réussi à déchaîner l’extrême-droite.

L’UFAL condamne de la manière la plus vive ces exactions, qui ne sont en aucun cas représentatives de la grande diversité d’opinion des catholiques de France. Elles ne reflètent que la volonté d’une minorité rétrograde de « pourrir le débat », et justifient une adoption rapide de la loi.

L’UFAL exprime sa solidarité et son soutien tant à Caroline Fourest et aux journalistes molestés qu’aux Femen sauvagement agressées.

 

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Dessin d'Ali Dilem Dessin d'Ali Dilem

Dilem : « C’est le 11 septembre de notre métier »

Propos recueillis par 
Hassane Zerrouky
Jeudi, 8 Janvier, 2015 - L'Humanité
Caricaturiste à Liberté (Algérie), prix international du dessin 
de presse en 2001, prix Cartoonist Right Network à Denver (États-Unis) en 2006, grand prix de l’humour vache en 2007 (France).

Farouk Batiche/AFP

«C’est terrible, choquant. Je suis atterré. Ça rappelle, tu t’en souviens bien, la tuerie de l’Hebdo libéré en 1994 (le 21 mars, à Alger, un commando islamiste exécute froidement d’une balle dans la tête six personnes dont quatre journalistes dans les locaux même du journal). Il y a quelques jours, avant de rentrer à Alger, j’étais avec Tignous. Je lui disais qu’il n’y a qu’une seule façon de vérifier la réalité des menaces islamistes, c’est quand elles nous tombent dessus. Je lui ai répété que ces gens sont sur une autre logique. Je croyais, avec ce qui s’est passé chez nous en Algérie, plus d’une centaine de journalistes assassinés, dont deux caricaturistes de presse, qu’on en avait fini avec cette situation. Eh bien non, près de vingt ans après, ils sont toujours capables d’arriver à cette extrémité.Je n’arrive pas à croire que l’on s’en prenne à des gens qui déconnent, qui s’amusent : Charlie, c’était le journal “bête et méchant”. Il ne véhiculait pas de haine. Je ne comprends pas qu’on soit menacé de mort ou de me réveiller le matin en sachant que je suis menacé. Quand je dessine, je n’exprime aucune haine. Cabu, Charb, Tignous et Wolinski sont comme moi, profondément humains et humanistes. Je veux dire un mot sur Cabu : c’est le standard du dessin de ces quarante dernières années. Wolinski, une encyclopédie, une bibliothèque à lui tout seul. Je n’oublierai pas cette année 2006 où il m’a remis le prix de meilleur caricaturiste. Pour moi, j’ose cette comparaison, ce massacre, c’est le 11 septembre des dessinateurs de presse et des caricaturistes.Voilà, ils ne sont plus là. Il ne manquait que Reiser. D’ailleurs, mon dessin de demain ce sera un barbu qui lance : “On a raté Reiser !” Ce sera ma manière de leur rendre hommage. »

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Rien ne justifie l'accusation d'islamophobie contre Charlie Hebdo qui ne cible aucune religion en particulier ni n'en fait son fonds de commerce :

 LE MONDE | 24.02.2015 à 14h07 • Mis à jour le 25.02.2015 à 14h48 | Par Jean-François Mignot (Sociologue) et Céline Goffette (Sociologue).

Les thèmes des Unes de Charlie Hebdo de 2005 à 2015 - Source : LE MONDE | 24.02.2015 à 14h07 • Mis à jour le 25.02.2015 à 14h48 |Par Jean-François Mignot (Sociologue) et Céline Goffette (Sociologue).

 

Couvertures anti-connerie religieuse de Charlie Hebdo