Un pas de plus dans la livraison de l’École aux appétits capitalistes

  • Polit'producteur (non vérifié)
  • lun, 2013-04-01 01:22
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L’école a toujours été celle de la classe dominante, les réformes de l'Education Nationale  tendent toutes vers le même but : fournir au capital une main-d'oeuvre sur mesure, des générations formées à l'acceptation du système. Aujourd’hui les gouvernements successifs se sont fait un devoir de satisfaire de nouvelles exigences.

Alors que la scolarisation des 2 ans progressait et prouvait une remarquable efficacité dans la lutte contre les inégalités, on a entendu monter un discours sur « les couches » que changeraient les enseignants et surtout le scandale que constituait le fait d’arracher les pauvres petits à la supposée douceur maternelle pour les confier à d’horribles inconnus. Coup double : les femmes à la maison, les enfants privés des tout premiers apprentissages si importants.

Dès cette école maternelle, les enfants se trouvent "évalués" (le marquage – appelé smiley – vert, orange ou rouge) soumettant ces petits (et leur famille) à une pression qui ne les lâchera plus. L'évaluation non plus ne les lâche plus, l'élève est, ou pas, "capable de réaliser" telle ou telle chose, "atteint – ou pas – tel ou tel objectif”. Objectifs définis par des "items" formulés consciencieusement par des services ministériels imprégnés de la culture d'entreprise capitaliste. Alors que l'on croit que les élèves s'instruisent, se forment, apprennent, se cultivent à l'école, ils sont en fait formatés, "mis en situation d'apprentissage" pour seulement pouvoir répondre à ces "items" utilitaristes et proposés, comme sur catalogue aux gestionnaires des "ressources humaines". En exagérant un peu mais pas tellement pourrions- nous bientôt entendre parler de "minerai humain".

Ces capacités, compétences – consignées dans le "livret personnel de compétences" – ne sont rien d'autre que le minimum de savoir-faire nécessaire à l'employabilité à tel ou tel niveau de l'économie capitaliste…

Toute cette refondation dont la loi Peillon est le dernier avatar s'inscrit naturellement  dans le cadre de la décentralisation car il faut bien que, d'une part, les enseignants chargés de mettre en oeuvre cette politique soient soigneusement sélectionnés, non plus par un concours national mais recrutés localement au plus près des exigences des entreprises qui définiront les besoins. D'autre part, il faut éclater le caractère national des programmes et celui des diplômes pour s'adapter aux pôles de compétitivité tout en rompant le lien qualification-salaire, obtenu de haute lutte. Enfin, cela passe par l'éclatement du statut de fonctionnaire avec l'arrivée croissante de quantités de personnels précaires – AVS (Auxiliaire de Vie Scolaire), EVS (Emploi de Vie scolaire), intervenants de toutes sortes – dans les écoles où l'enseignant doit devenir un précaire parmi les autres qui devra complaire aux autorités locales, économiques et politiques.

 On voit bien que derrière la question, néanmoins très importante, de la semaine de 4 jours ou 4,5 jours, se cachent des intentions d'une tout autre gravité.

Communistes continue de dénoncer ces opérations aux conséquences désastreuses et lutte avec les enseignants, les parents, les jeunes et tous ceux qui refusent de livrer l'école aux appétits capitalistes.

Article issu de Communistes Hebdo N°292, Semaine du 25 au 31 mars 2013