En encensant le défunt Michel Rocard, la "gauche" célèbre 40 ans de glissement néolibéral consacré aujourd'hui par Hollande-Valls

Première de couverture de "Parti socialiste, 89 réponses aux questions économiques"  (Flammarion, 1977)

La mort oblitère la mémoire des survivants. Cela est particulièrement sensible lors des éloges funèbres. Dans un récent article («Quand Rocard préparait le tournant de la rigueur»), la revue Contretemps le montre sur le cas de Michel Rocard, inspirateur et promoteur de longue date de la politique accomplie aujourd'hui par le PS. Elle exhume un texte tiré de L'Anti-Rocard, ou les haillons de l'utopie (La Brèche 1980) de Daniel Bensaïd qui :

«dissèque la politique économique de Rocard dans la deuxième moitié des années 1970. En un temps où se discutaient notamment l’étendue des nationalisations ou une augmentation significative du salaire minimum, dans la perspective de la future alliance gouvernementale entre le PS et le PCF, Rocard fut celui qui – derrière un discours pseudo-autogestionnaire adapté à l’air du temps – défendait les intérêts fondamentaux du capital : "les Rocard et consorts ont de la suite dans les idées. Ils travaillent dans le long terme, en hommes de gouvernement et d’administration. Sans le dire encore ouvertement, ils partagent les préoccupations des technocrates capitalistes"».

«L’auto-enseignement, l’auto-construction, l’auto-entretien, fort bien : c’est la marche au communisme dans une société d’abondance. Mais la ligne de l’auto…, en pleine crise, en plein respect de la propriété privée, et en pleine souveraineté des lois de la concurrence, c’est la voie de l’auto-exploitation et de la gestion de la pénurie. La logique de l’expression et du désir devient alors une nouvelle version des vieilles fables qui demandaient aux gueux de chanter plus fort pour faire taire leur ventre.»

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