Comment Goldman Sachs dirige le monde

 La Banque ou Comment Goldman Sachs dirige le monde (Albin Michel)

Extrait de l'émission de Marc Voinet sur France Culture, Les Matins (06h58 - 09h05), consacrée ce 14 septembre 2010 à Marc Roche à l'occasion de la parution de son livre La banque : comment Goldman Sachs dirige le monde, Albin Michel, septembre 2010 (320 pages. Prix du Livre d'économie).

Voir aussi Alessio Rastani: fausse nouvelle!

Commentaire(s)

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Et ces gens n'ont rien compris ou rien voulu comprendre : pour compenser la diminution des bonus le CA de Goldman Sachs vient d'augmenter le salaire de son directeur exécutif en le portant à 2 millions de dollars, soit son triplement, et ce en dépit des pertes de la banque pour l'exercice 2010. En savoir plus.
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«Et ces gens n'ont rien compris ou rien voulu comprendre» : sans doute les deux, mon capitaine. Car si les dirigeants de Goldman Sachs comprenaient vraiment le mal qu'ils sont en train de faire, il faudrait croire au diable!.... Mais en même temps ils voient très bien les conséquences de leurs spéculations. Et l'on sait tout cela. Aussi ne peut-on que s'étonner du buzz engendré par l’interview d’Alessio Rastani lundi à la BBC, soi-disant trader et vrai trader à son compte, semble-t-il bien, d'après les vérifications du net.
 
Cet opérateur spéculateur, pour l'appeler d'un nom qui fasse sens en français, a donc déclaré qu’il «rêvait» toutes les nuits d’une récession («J’ai une confession à faire: je vais au lit tous les soirs et je rêve d’une autre récession [...]. Personnellement, j’ai rêvé de ce moment depuis trois ans» — AFP | 27.09.2011 | 19:17), et que «la plupart des traders se fichent de savoir comment [...] la situation va être résolue. Notre boulot, c’est de faire de l’argent» (idem).
 
Jusqu'ici rien de très original, si ce n'est un aveu cynique de ce que l'on pouvait présumer de ce que pensait tout bas tout trader. Mais Rastani a ajouté que «Les gouvernements ne dirigent pas le monde, Goldman Sachs dirige le monde. Goldman Sachs s’en fiche de ce plan de sauvetage, tout comme les importants fonds spéculatifs» (idem). Et ce sont ces propos qui auraient créé le buzz! Mais, comme en témoigne ici Politproductions, Marc Roche avait déjà dit tout cela, à l'écrit et à l'oral, sans que la planète ne s'en émeuve... Allez donc comprendre!
 
 

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Après avoir ruiné le Grèce, Goldman Sachs est à l'œuvre en Italie, puisque le nouveau président du Conseil, Mario Monti, est « International Advisor » pour Goldman Sachs depuis 2005. Bien entendu, personne ne doute qu'il ne saurait y avoir de conflit d'intérets...
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« GOLDMAN SACHS, LA BANQUE QUI VOUS VEUT DU BIEN
16 novembre 2011 Le Monde Paris

Mario Monti, Lucas Papademos et Mario Draghi ont un point commun : ils ont tous travaillé pour la banque d’affaire américaine. Cela ne relève pas du hasard, mais d’une stratégie d’influence qui a peut-être déjà trouvé ses limites.
Marc Roche

Ils sont sérieux et compétents, pesant le pour et le contre, étudiant les dossiers à fond avant de se prononcer. L'économie est leur péché mignon. Ils ne se découvrent que très rarement, ces fils de la Lumière entrés dans le Temple après un long et tatillon processus de recrutement. C'est à la fois un groupe de pression, une amicale de collecte d'informations, un réseau d'aide mutuelle. Ce sont les compagnons, maîtres et grands maîtres amenés à "répandre dans l'univers la vérité acquise en loge".

Ses détracteurs accusent le réseau d'influence européen tissé par la banque américaine Goldman Sachs (GS) de fonctionner comme une franc-maçonnerie. A des degrés divers, le nouveau président de la Banque centrale européenne Mario Draghi, le président désigné du conseil italien Mario Monti et le nouveau premier ministre grec Lucas Papademos sont les figures totémiques de ce maillage serré.

Ex-commissaires et responsables de banques centrales

Le premier fut vice-président de Goldman Sachs International pour l'Europe entre 2002 et 2005. Il était "associé" en charge des "entreprises et pays souverains", le département qui avait, peu avant son arrivée, aidé la Grèce à maquiller ses comptes grâce au produit financier " swap " sur de la dette souveraine.

Le deuxième a été conseiller international de Goldman Sachs de 2005 à sa nomination à la tête du gouvernement italien. Selon la banque, sa mission a consisté à la conseiller" sur les affaires européennes et les grands dossiers de politiques publiques mondiaux". Mario Monti a été un "ouvreur de portes" dont la tâche consistait à pénétrer au coeur du pouvoir européen pour défendre les intérêts de GS.

Le troisième, Lucas Papademos, fut gouverneur de la Banque centrale hellène entre 1994 et 2002. A ce titre, il a joué un rôle non élucidé dans l'opération de maquillage des comptes publics perpétré avec l'aide de Goldman Sachs. Le gestionnaire de la dette grecque est au demeurant Petros Christodoulos, ex-trader de la banque américaine à Londres.

Deux autres poids lourds du réseau Goldman en Europe ont également été à l'affiche dans la crise de l'euro : Otmar Issing, ex-membre du directoire de la Bundesbank et ancien économiste en chef de la Banque centrale européenne ; l'Irlandais Peter Sutherland, un administrateur de Goldman Sachs International, qui a participé en coulisses au sauvetage de l'Irlande.

Recueillir des infos en toute légalité

Comment le réseau de fidèles et d'entremetteurs a-t-il été constitué ? Aux Etats-Unis, ce cercle magique est constitué d'anciens responsables de l'institution passés avec armes et bagages au plus haut niveau de la fonction publique. En Europe, en revanche, Goldman Sachs s'est fait l'apôtre du capitalisme de relations.

Mais à l'inverse de ses concurrents, la banque ne s'intéresse ni aux diplomates à la retraite, ni aux hauts fonctionnaires nationaux comme internationaux et encore moins aux anciens premiers ministres ou ministres des finances. Goldman vise en priorité les responsables de banques centrales ou les ex-commissaires européens.

Leur tâche prioritaire consiste à recueillir des informations en toute légalité sur les opérations à venir ou sur la politique de taux d'intérêt des banques centrales. La banque aime placer ses hommes sans jamais laisser tomber le masque. C'est pourquoi ses hommes liges cachent cette filiation quand ils donnent une interview ou mènent une mission officielle.

Bien introduits, ces "ex" bavardent de choses et d'autres avec leurs interlocuteurs. Les langues se délient devant des personnages d'une telle trempe. Ils "sentent le vent" comme on dit familièrement. Les informations exclusives circulent ensuite dans les salles de marché de la banque.

Un ancien associé de Goldman Sachs à la BCE, un ex-entremetteur à la tête du gouvernement italien, un proche au pouvoir en Grèce : pour ses contempteurs, la banque dispose aujourd'hui d'un fantastique relais à Francfort, Rome et Athènes qui pourrait s'avérer utile en ces temps tourmentés.

La banque a mangé son pain blanc

Reste que, au-delà des apparences, le gouvernement Goldman en Europe, au faîte de sa puissance avant ou pendant la tourmente financière de 2008, a peut-être mangé son pain blanc.

En effet, les complicités anciennes entretenues par les ex-banquiers centraux chevronnés mobilisés pour tirer les ficelles, se révèlent moins utiles de nos jours face à des politiciens sensibles à l'impopularité des professionnels de la finance tenus pour responsables de la crise. Là où Goldman Sachs pouvait facilement exercer ses talents, une série d'affaires lui ont mis à dos la puissance publique. Le carnet d'adresses ne suffit plus sur une planète financière complexe et technique, face à une nouvelle génération d'industriels moins pétris de respect pour l'establishment.

Les patrons européens partis à la conquête du monde se sont émancipés des croisés de la haute finance style GS. La quête de valorisation de l'actionnaire, les exigences de transparence et l'activisme des contre-pouvoirs (médias, ONG, investisseurs institutionnels) ont tendance à émousser l’"effet réseau". »

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La BCE interviendra probablement, mais les Etats doivent d’abord demander de l’aide. Le message délivré par le président de la Banque centrale européenne suscite de vives réactions dans la presse européenne, qui spécule sur son pouvoir réel. Lire la suite sur Presseurop

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Cet euro-là n’a plus de sens

30 juillet 2012

Die Welt Berlin

Draghi, Merkel, Hollande ou Juncker ont beau afficher leur unité pour sauver l’euro, la monnaie unique n’a plus de sens, estime Die Welt am Sonntag. Car les pays membres sont trop différents pour qu’une monnaie commune puisse encore fonctionner.

L’Europe politique est arrivée au bout de ses capacités. Et pour ceux qui ne l’avaient pas encore compris, la preuve est tombée la semaine dernière. La déclaration commune du président français François Hollande et de la chancelière allemande Angela Merkel de “tout faire pour protéger [la zone euro] n’était rien de plus qu’un acte de désespoir. LIRE LA SUITE

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... et d'abord sur France Inter. Au micro de Kathleen Evin (L’humeur vagabonde, lundi 3 septembre 2012, de 20h à 21h), Marc Roche et Jérôme Fritel nous parlent de la pieuvre Goldman Sachs, la banque qui dirige le monde, la veille de la diffusion de leur documentaire sur Arte à 20h50. Pour finir, Jacques Généreux y va de sa solution à la “Front de gauche”… À écouter ici:

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Message de «réseaux socialistes actifs» (reçu par Politproductions le 6 septembre 2012):

«Votre responsabilité est engagée.

Se laisser entraîner dans le cyclone du Traité européen de stabilité, c'est non seulement faire du sarkozysme, mais aussi perpétuer le dépouillement de l'Europe, la France, et leurs peuples; par l'inertie à ne pas vouloir être ferme, résistant, et prendre les initiatives pour la reconstruction économique et sociale de la France, et celles qui permettraient aux autres pays européens qui envient notre système, d'y parvenir.

73% des français veulent un référendum sur la question, et non d'être une nouvelle fois cocus et traités par le mépris tel que celui déjà subi du fait de Sarkozy à propos du traité de Lisbonne qui nous ruine, individuellement, chaque français, chaque jour.

La révolte gronde en sourdine, et pourrait bien grossir.

Voyez l'analyse ci-dessous, des coulisses de la crise et de la braderie de l'Europe entière au profit des Goldman Sachs, fonds de pensions anglo-saxons, et banques en Europe, qui alimentent ce système.

Sans rien faire dès aujourd'hui, demain il sera définitivement trop tard, et sans recours possible.

Amitiés Fraternelles Socialistes.

H.J.F. MOREL

À diffuser LARGEMENT

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À savoir:

Chacun le sait désormais, la banque Goldman Sachs, banque sans agence ni vitrine, est à l’origine du séisme économique qui secoue le monde depuis 2007. Nous ne reviendrons donc pas A gauche pour de vrai! sur le produit financier “Abacus” du jeune trader Fabrice Tourre. Ce produit était une concentration d’emprunts immobiliers insolvables de petits accédants à la propriété sans le sou. Puis ils ont été vendus aux clients de la banque en spéculant sur l’effondrement de ces emprunts, après avoir obtenu un triple A par les agences de notation, histoire de rassurer définitivement les futurs escroqués. Le problème, c’est que le client type de Goldman Sachs n’est pas le petit porteur en adoration devant les chiffres et autres taux qui défilent sur les chaînes d’informations économiques, encore moins le salarié qui épargne ses maigres économies sur un livret A. Le client de Goldman Sachs c’est une banque, un fond d’investissement ou autres institutions financières protéiformes. Si bien que Goldman Sachs n’a rien fait d’autre qu’investir sur l’effondrement du système économique tout entier pour être le dernier survivant du cataclysme, plus obèse encore, engraissé par la faillite de ses clients concurrents.  Mais comment s’assurer de survivre après la catastrophe organisée? En étant le concepteur et le maître d’oeuvre des plans de “sauvetage” qui seront en réalité des plans de retour sur investissement.

Acte I: le plan Paulson. Goldman Sachs veut être payé de ses commissions par ses clients en situation de faillite d’une part, récupérer sa mise placée dans les achats des prêts insolvables consentis aux pauvres accédants américains d’autre part. Il est donc indispensable de concevoir un plan, un stratagème crédible, pour encaisser, de manière certaine, les milliards de dollars engagés. Emerge alors la théorie du sauvetage des banques par injection dans leurs fonds propres de milliers de milliards de dollars en provenance des états, donc des contribuables. Quelle meilleure garantie que celles des états et de leurs peuples? Est-il besoin de préciser que l’injection de ces milliers de milliards de dollars par les états dans les caisses des banques et des institutions financières fait exploser les dettes souveraines puisque les états empruntent ces sommes, devinez à qui? Aux institutions financières qu’ils sauvent! À ce stade, certains lecteurs voient poindre au fond de leur conscience l’accusation de paranoïa à notre égard. Et on les comprend, car il faut être tordu, fou à lier, à enfermer à vie pour imaginer qu’une telle histoire de dingue soit possible! De même, les instigateurs d’une telle arnaque seraient, à coup sûr, démasqués et jetés en prison, pour l’éternité des siècles et des siècles! Seulement voilà, le secrétaire d’état au trésor américain du président Bush fils, qui va imaginer ce plan et l’imposer au monde entier, n’est autre que Harry Paulson, l’ancien président, le chairman, le big boss de Goldman Sachs juste avant qu’il soit nommé trésorier en chef de la première économie du monde! Et le génie de ce plan ne s’arrête pas là. Paulson organise la faillite de la banque Lehman Brothers, elle aussi une banque d’investissement, et surtout première concurrente de Goldman Sachs. Ainsi, un coupable est-il trouvé, un bouc émissaire pointé du doigt, un pare feu rendant invisible Goldman Sachs érigé.

Acte II: après les États-Unis, l’Europe. Les dettes des états ont donc explosé, et en particulier en Europe car la BCE européenne ne prête pas aux états. On ne peut donc que s’aliéner un peu plus aux marchés. Et à ce jeu de la course à l’endettement privé, la Grèce est désormais mûre pour le plan d’attaque de Goldman Sachs. Car la Grèce s’est saignée pour intégrer l’Euro au début des années 2000, car la Grèce s’est saignée pour offrir au monde des jeux olympiques dignes des sponsors et des médias planétaires. Elle est donc la porte d’entrée idéale de l’assaut spéculatif. Goldman Sachs offre ses services à Athènes en lui proposant de maquiller ses comptes publics à travers des placements financiers made in Goldman Sachs. Ensuite, la spéculation contre ces placements afin de mettre la Grèce en situation de faillite se déroule, conformément à la stratégie déjà mise en oeuvre en 2007 avec Abacus. Décidément, la paranoïa est à son comble du côté d’A gauche pour de vrai! Ils sont fous ces bloggeurs vraiment de gauche pensez-vous. Et vous n’auriez pas tord mais à la condition d’ignorer qu’à cette époque précise un certain Petros Christodoulou est tout simplement le directeur général de l’agence de la gestion de la dette grecque, qu’un certain Lucas Papademos devient le premier ministre après avoir été directeur de la banque centrale à Athènes et que tous deux sont des anciens de Goldman Sachs!

Mais comment obtenir la garantie d’être payé par Athènes, et surtout par l’Europe toute entière puisque la dette grecque a contaminé toute l’économie de la zone euro, justement via l’Euro et conformément au plan de Goldman Sachs? En obtenant l’engagement des états européens de rembourser leurs créanciers, c’est à dire les institutions financières privées avec à leur tête Goldman Sachs. Et quelle meilleure garantie que de faire inscrire dans la loi, dans les constitutions même des états européens leur aliénation éternelle aux marchés et à la banque Goldman Sachs, en leur imposant le désendettement et une règle d’or qui ne sont rien d’autres que des garanties en diamant de se faire payer au centuple la vente aux états de produits toxiques? Décidément, ils sont tombés sur la tête A gauche pour de vrai! Définitivement dingos, irrécupérables! En êtes vous si certains? Pour réussir ce hold-up parfait, il suffit pour Goldman Sachs, comme aux États-Unis avec Harry Paulson, d’avoir à la tête de l’Europe financière un fidèle parmi les fidèles. Et ce fidèle parmi les fidèles c’est Mario Draghi, le désormais directeur de la Banque Centrale Européenne, anciennement directeur général de Goldman Sachs International. Dès lors, les Eurobonds c’est hors de question! Dès lors, des prêts aux états directement accordés par la BCE, c’est hors de question! Il faut garantir la dépendance des pays aux marchés privés. Et voilà, le TSCG, nouveau produit toxique de Goldman Sachs peut à présent empoisonner toute l’Europe. Et pour s’en assurer, Goldman Sachs place un nouveau pion, quelque part du côté de l’Italie, autre pays hautement fragilisé, à travers Mario Monti, le nouveau président du conseil italien et anciennement conseiller international de la célèbre banque Goldman Sachs. L’Europe aujourd’hui, comme les États-Unis hier, est désormais belle et bien mise sous la tutelle financière d’une banque d’investissement hautement spéculative, bassement prédatrice, définitivement meurtrière.

Épilogue. L’organisation des jeux olympiques a coûté très cher à Athènes, coûte horriblement cher au peuple grec, est finalement hors de prix pour l’Europe entière qui s’apprête, sans débat, sans consultation de ses peuples, à contracter auprès de Goldman Sachs et tous ses clones de la planète, finance un produit toxique incroyablement nocif: le TSCG. Mais Goldman Sachs n’est pas du genre à prendre des risques. Pas question pour cette banque de voir son plan échouer non loin du but. Sans doute compte-elle alors sur l’organisateur des JO de Londres, le Monsieur financement des jeux de 2012, Paul Deighton, pour asséner le coup fatal à l’Europe si le besoin s’en faisait sentir. Car Paul Deighton n’est autre que le numéro 2 des activités européennes de la banque requin Goldman Sachs.»