Le Pen compare les «fusillés pour l’exemple» de 14-18 à des criminels

Extrait du Journal de bord de Jean-Marie Le Pen n°339 du 8 novembre 2013, présenté par Marie d’Herbais.

Après que François Hollande a proposé, le 7 novembre, de faire une place pour les fusillés de 14-18 au musée de l'Armée, Jean-Marie Le Pen les compare à des criminels (à 1')…

On peut constater, par la défense qu’il prend de cette boucherie, qu'il n’a pas varié d’un iota dans son apologie du capital, non plus du reste le FN « bleu marine », en dépit des apparences.

Que les personnes séduites par les gesticulations rouges-brunes des frontistes sachent bien ce qui les attendrait en cas de victoire du FN: une mise au pas et une mobilisation totale au service de l'ordre capitaliste.

Jean-Luc Mélenchon, le 10 novembre, en opposition pour sa part à la récupération par François Hollande de la commémoration du centenaire du déclenchement de la guerre de 14 [1]), déclare très justement au sujet des « fusillés pour l’exemple » :

« Héroïques résistants à la tuerie industrielle que fut cette guerre, ils doivent être pleinement et entièrement réhabilités pour l’honneur du pays et de leur famille, comme exemples et sujet de réflexion. Ainsi le pays devra se demander pourquoi cette guerre a éclaté, et admettre qu’aucun intérêt général n’y était engagé. Que tous les mécanismes de compétition capitaliste à l’œuvre à l’époque puis à la suivante guerre mondiale sont encore pleinement actifs », etc. Lire la suite de l'article de Jean-Luc Mélenchon sur son blog : Pourquoi ont-ils tué Jaurès?


[1] « Il ne serait donc pas acceptable que tout soit ramené aujourd’hui à une apologie de l’unité nationale qui est précisément l’éteignoir de toute réflexion », Pourquoi ont-ils tué Jaurès?

Article complémentaire : Front national: le rouge-brun en marche vers le pouvoir

Commentaire(s)

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Et, pour justifier la dénégation de la "victimité" des fusillés la Grande Guerre, glissant subrepricement de 14-18 à 39-45, Le Pen reprend la propagande pétainiste contre les bombardements anglo-américains (dont, il est vrai, la Bretagne notamment a énormément souffert)...

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Lire ce document du Collectif de Recherche International et de Débat sur la Guerre de 1914-1918.

La chanson de Craonne chantée par Marc Ogeret

Quand au bout d’huit jours, le repos terminé,
On va reprendre les tranchées,
Notre place est si utile
Que sans nous on prend la pile.
Mais c’est bien fini, on en a assez,
Personn’ ne veut plus marcher,
Et le cœur bien gros, comm’ dans un sanglot
On dit adieu aux civelots.
Même sans tambour, même sans trompette,
On s’en va là haut en baissant la tête…

Refrain :
Adieu la vie, adieu l’amour,
Adieu toutes les femmes.
C’est bien fini, c’est pour toujours,
De cette guerre infâme.
C’est à Craonne, sur le plateau,
Qu’on doit laisser sa peau
Car nous sommes tous condamnés,
C'est nous les sacrifiés !

Huit jours de tranchées, huit jours de souffrance,
Pourtant on a l’espérance
Que ce soir viendra la r'lève
Que nous attendons sans trêve.
Soudain, dans la nuit et dans le silence,
On voit quelqu’un qui s’avance,
C’est un officier de chasseurs à pied,
Qui vient pour nous remplacer.
Doucement dans l’ombre, sous la pluie qui tombe,
Les petits chasseurs vont chercher leurs tombes… (au refrain)

C’est malheureux d’voir sur les grands boul’vards
Tous ces gros qui font leur foire ;
Si pour eux la vie est rose,
Pour nous c’est pas la mêm’ chose.
Au lieu de s’cacher, tous ces embusqués,
F’raient mieux d’monter aux tranchées
Pour défendr’ leurs biens, car nous n’avons rien,
Nous autr’s, les pauvr’s purotins.
Tous les camarades sont enterrés là,
Pour défendr’ les biens de ces messieurs-là. (au refrain)

Ceux qu’ont l’pognon, ceux-là r’viendront,
Car c’est pour eux qu’on crève.
Mais c’est fini, car les troufions
Vont tous se mettre en grève.
Ce s’ra votre tour, messieurs les gros,
De monter sur l’plateau,
Car si vous voulez faire la guerre,
Payez-la de votre peau !