Le 17 octobre 1961 : la poésie et l'histoire au service de la mémoire

Photo Elie Kagan : Paris, le 17 octobre 1961 - Bibliothèque de documentation internationale contemporaine

Anissa Mohammedi, La voix du silence

Il y a des yeux
Qui ne pleurent pas
Et des regards
Qui ne trompent pas

Il y a des histoires
Qui ne se racontent pas
Et des mémoires
Qui n’oublient pas

Il y a des mots
Qui ne parlent pas
Et des maux
Qui ne se taisent pas

Et puis il y a moi
Qui ne comprends pas

Anissa Mohammedi.
Extrait de La voix du silence

Anissa MOHAMMEDI est ingénieur en biologie et a enseigné le Français en Kabylie.
Poétesse bilingue, elle est l’auteur de Soupirs primés au festival national de poésie de Béjaia (Algérie) en 1995 et a obtenu un deuxième prix de poésie en langue française en 1998.
 
 

La voix du silence, 80 F, est en vente à la Librairie-Galerie RACINE au 23, rue Racine. 75006 Paris. Et à l’espace Algérie Littérature/Action : 27, rue de Rochechouart. 75009 Paris.

 

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Le 17 octobre 1961 par les textes de l'époque
 
Le 17 octobre 1961 par les textes de l’époque
  • de Sortir du colonialisme
  • préface de Gilles Manceron
  • postface de Henri Pouillot
  •  
  • Quatrième de couverture : Le 5 octobre 1961, alors que les négociations devant mettre fin à la guerre d'Algérie ont commencé, le préfet de police Maurice Papon décrète un couvre-feu pour les Algériens à Paris et dans sa banlieue. Le 17, une manifestation pacifique à l'appel du FLN s'ensuit, qui sera sauvagement réprimée. Des dizaines de personnes seront retrouvées noyées dans la Seine. Cinquante ans après, ce crime n'est toujours pas reconnu comme tel ni condamné par les plus hautes autorités de la France. Ce livre présente des documents de l'époque : le communiqué du préfet Papon, une circulaire administrative d'une précision glaçante, mais aussi des appels du FLN, le témoignage sous forme de reportage d'un jeune appelé, un tract de «policiers républicains» indignés par les actes auxquels on veut les associer... Autant de pièces décisives éclairées ici par l'analyse de l'historien Gilles Manceron, et mises en perspective par Henri Pouillot, président de l'association Sortir du colonialisme, avec les débats actuels sur la colonisation.

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  1. Massacres du 17 Octobre 1961 à Paris

    youtube.com 4 avr. 2010 - 3 mn - Ajouté par DMhamed
    Manifestation pacifique contre le couvre-feu imposé aux seuls Nord-Africains
  2. 17 Octobre 1961

    dailymotion.com 21 nov. 2006 - 17 mn
    17 Octobre 1961 Mémoires d'un massacre. Production : Les Engraineurs. Evocation du massacre des algériens ...
  3. 17 OCTOBRE 1961 Les oubliés de l'histoire 2/2

    youtube.comc13 avr. 2010 - 5 mn - Ajouté par rachel3134
  4. 17 octobre 1961.mov

    youtube.com 23 août 2011 - 2 mn - Ajouté par Aleadefacto
    Reportage sur le thème du 17 octobre 1961 pour Urban-infos, JT des jeunes de La Courneuve au service jeunesse ...
  5. 17 Octobre 1961- إخواني لا تنسوا شهداءكم

    youtube.com 12 oct. 2008 - 9 mn - Ajouté par vvsdcn
    Retour sur les événements meurtriers du 17 octobre 1961 contre la communauté Algérienne en France. L'état ...
  6. Contre l'oubli du 17 octobre 1961 à Gennevilliers

    dailymotion.com 18 févr. 2007 - 3 mn
    Journal TV France3 Edition régionale 18/02/2007 sur la Mort de Papon et l'inauguration à Gennevilliers de la station ...
  7. 17 octobre 1961 ne jamais oublier

    dailymotion.com 5 oct. 2009 - 15 mn
    Rendez-vous le samedi 17 octobre 2009 à 17H au Pont St-Michel www.indigenes-republique.fr
  8. Médine 17 Octobre 1961

    par Larab

    C'est un clip que j'ai fait qui n'existe pas encore, et vu kil me tenait à coeur je me suis demander si je pouvais le faire...Laissez vos coms!

    Date de publication : 31/01/2008 - Durée : 05:11 - Catégorie : Art
  9. 17 octobre 1961-17 octobre 2010: Commémoration ...

    dailymotion.com 19 oct. 2010 - 9 mn
    Le 17 octobre 1961, plusieurs dizaines de milliers d'Algériens, manifestant pacifiquement dans les rues de Paris ..

Une Histoire du Ghetto Français, 17 Octobre 1961 Commenté

dailymotion.virgilio.it 21 juil. 2008 - 3 mn
La version commentée et sans l'extrait de "Nuit noire" qui s'avère un peu en dehors de la réalité historique puisqu ...
10.

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Commentaire(s)

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N. Sarkozy a déclaré aujourd’hui à Erevan que « le négationnisme collectif est pire encore que le négationnisme individuel. La Turquie qui est un grand pays s’honorerait à revisiter son Histoire, comme d’autres grands pays dans le monde l’ont fait, l’Allemagne, la France. On est toujours beaucoup plus fort quand on regarde son Histoire. Et le négationnisme n’est pas acceptable ». Fort bien, mais alors l’occasion est donnée au Président de la République de démontrer que la France est bien ce « grand pays » dont il s'honore, et de prouver qu’il ne va pas là racoler une fois encore l’extrême droite à la veille des Présidentielles en (se) posant en donneur de leçons à la Turquie. On se souvient en effet que peu avant les élections de 2007 il avait déclaré que « l'Europe doit se donner des frontières, que tous les pays n'ont pas vocation à devenir membre de l'Europe, à commencer par la Turquie qui n'a pas sa place dans l'Union européenne ». Aujourd’hui il récidive, il menace même : « la France va prendre des mesures sérieuses, notamment sur la criminalisation de la négation du génocide ». Eh bien, à l’occasion du 50e anniversaire du massacre du 17 octobre 2011, dans quelques jours donc, Sarkozy aura l’occasion de s’appliquer à lui-même ces belles paroles et d'épargner à nous-mêmes cette sévérité. Certes, le 17 octobre 1961, il ne s’est pas agi d’un génocide mais tout de même d’un crime d’État et d’un crime contre l’humanité. Le 17, nous attendrons le Chef de l’État sur cette question, Pont Saint-Michel.
 
Écouter Nicolas Sarkozy, en visite d'État en Arménie ce jeudi 06/09/2011, inviter la Turquie à « revisiter son histoire » et à reconnaître le génocide arménien:
 
 
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Caresser l’extrême droite dans le sens du poil ? Oui, sans doute, mais satisfaire également son électorat d’origine arménienne... Avant son élection en 2007, le candidat Sarkozy avait promis à la communauté arménienne de France (500 000 personnes) une loi réprimant la négation du génocide de 1915. Mais depuis plus rien, faute de l’accord des parlementaires (du Sénat en vérité) et même du soutien du gouvernement. Et puis de toute façon il est légitime d’exiger d’Ankara la reconnaissance de ce génocide. La question n’est pas là, même s'il est certain que la relance de ce projet en cette saison n'est pas sans arrière-pensée électoraliste de la part de N. Sarkozy. Elle est plutôt : 50 ans, est-ce assez pour reconnaître un crime d’État si, comme l’a déclaré aujourd’hui Sarko, « 1915-2011... il me semble que pour la réflexion c’est suffisant » ? Et là il est certain que l'enjeu électoraliste est pesant...
 
Écouter les précisions données par N. Sarkozy ce vendredi 07/09/11 sur son projet de loi réprimant le négationnisme:
 
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Jeudi, 06 Octobre 2011

LE MATIN DZ - Le Journal des idées et du débat

Massacres du 17 octobre 1961 : marche à Paris pour la reconnaissance d’un crime d’État
Par Le Matin DZ/APS | 03/10/2011 20:16:00

Une marche en commémoration des massacres du 17 octobre 1961 et pour leur reconnaissance comme crime d’État par les plus hautes autorités de la République française sera organisée le 17 octobre prochain à Paris.

La marche fait suite à l’appel d’une cinquantaine d’associations, de syndicats et d’organisations politiques, a-t-on appris lundi auprès des organisateurs.

Devant emprunter le même itinéraire que celui des milliers d’Algériens sortis en cette journée tragique manifester pacifiquement contre le couvre-feu discriminatoire imposé par le préfet d’alors, Maurice Papon, la marche est prévue à 18 heures à partir du boulevard Bonne Nouvelle, heure et lieu choisis lors de la manifestation réprimée dans le sang il y a 50 ans à Paris.

Du cinéma le Rex, dans les Grands Boulevards, jusqu’au pont Saint Michel d’où ont été jetés des milliers d’Algériens dans les eaux glaciales de la Seine, les manifestants brandiront des silhouettes portant les noms des victimes de la répression policière ainsi que des slogans rappelant la responsabilité de l’État français dans ces massacres.

Réunis dans le collectif 17 Octobre 1961, les premiers signataires de l’appel "Vérité et Justice" relèvent que 50 ans après les faits, "la France n’a toujours pas reconnu sa responsabilité dans les guerres coloniales - en particulier la guerre d’Algérie - avec le cortège de drames et d’horreurs qu’elles ont entraînées, comme ce crime d’État que constitue le 17 octobre 1961".

S’exprimant au nom de ce collectif, l’historien Gilles Manceron a fustigé le "déni" et "l’occultation" dont ont fait l’objet ces tragiques événements, "méconnus" des années durant en France. "S’il y a eu méconnaissance, c’est qu’il y a eu déni et occultation de la part de l’État français de ces massacres (à) et la manifestation du 17 octobre prochain est une étape dans l’interpellation des autorités pour qu’elles reconnaissent ce crime d’État", a indiqué l’historien, également vice-président de la Ligue des droits de l’homme, lors d’une conférence de presse à plusieurs.

L’historien et universitaire Olivier Le Cour Grandmaison a, pour sa part, souligné le contexte politique dans lequel intervient cette mobilisation, à quelque mois de l’élection présidentielle de 2012 en France. "Ce contexte est marqué par une offensive de réhabilitation du passé colonial de la France en général, et du passé colonial en Algérie, en particulier (à) Il y a une base politique et juridique à cela : la loi du 23 février 2005 (vantant les effets du colonialisme) qui est encore en vigueur", a-t-il dit.

Pour l’auteur de Douce France, cette loi "n’est pas simplement déclarative ou de dénonciation puisqu’elle a produit des effets très concrets, institutionnels notamment, dont la création le 19 octobre 2010 de la Fondation pour la mémoire de la guerre d’Algérie, comprenant des officiers supérieurs qui étaient actifs durant la guerre d’Algérie".

"Nous voulons absolument que ce crime d’État soit reconnu par les plus hautes autorités de la République et il me semble tout aussi nécessaire de s’adresser à celles et ceux (candidats à la présidentielle) qui prétendent ou qui cherchent à incarner l’alternance pour leur demander de prendre une position très précise et très concrète sur les massacres du 17 octobre 1961 comme des crimes d’État", a-t-il ajouté.

La marche du 17 octobre prochain est initiée par nombre d’associations dont notamment Au nom de la Mémoire, le Mrap, la Ligue des droits de l’homme, et 17 octobre contre l’oubli. Outre cette manifestation, les organisateurs prévoient une série de projections de films sur les événements d’octobre 1961 dont À propos d’Octobre de Mehdi Lallaoui, une préface à Octobre à Paris de Jacques Panijel, un documentaire interdit à sa sortie en 1962, qui a fait l’objet de nombreuses projections clandestines.

Ici on noie les Algériens est l’autre long-métrage inédit, réalisé par Yasmina Adi, qui sera projeté à la même occasion, au côté d’un film d’animation Octobre Noir, d’Aurel et Florence Corre.

Des colloques sur les massacres du 17 octobre sont par ailleurs retenus au programme des commémorations dont un colloque international "Le 17 octobre 1961 : 50 ans après, la nécessaire reconnaissance" prévu le 15 octobre à l’Assemblée nationale française, à l’initiative de l’Association Au nom de la mémoire et de la Ligue des droits de l’Homme.

APS

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Commémoration du 50e anniversaire :

Paris 17 octobre 61, les Algériens sont jetés dans la Seine. Ce jour-là, des Algériens, hommes, femmes et enfants manifestèrent pacifiquement contre un couvre-feu spécialement instauré pour eux. Cette détermination, ils l’avaient exprimé le 17 octobre 1961 qui étonna le monde par l’ampleur des manifestations et le courage des émigrés. Oui, dans la ville lumière, dans le pays qui se prétend patrie des droits de l’homme, ces étranges étrangers avaient osé braver la machine policière qui s’est déchaînée contre eux sous le commandement d’un préfet qui avait gagné ses galons à Drancy comme "chef de gare’’ durant la seconde guerre mondiale. Les bruits de la circulation couvraient les cris des manifestants pourchassés, matraqués. La pluie ce jour-là lavait les chaussées du sang des blessés et la Seine charriait durant des semaines les cadavres d’hommes ligotés et jetés dans le fleuve. Oui ce jour-là, la police française avait écrit une page d’histoire dégoulinant de honte et de sauvagerie. Le film Les chasseurs de la nuit dans la ville lumière est une modeste contribution pour que l'on n'oublie pas. Le lien du film sur internet : http://youtu.be/IMjrgPboMj0 ali akika cinéaste
Snapshot du film de Ali Akika sur le 17 octobre 1961 : La nuit de chasseurs dans la ville lumiere
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1/ Le reportage d'Inter Actualités le 18 octobre 1961 (présenté par Patrick Cohen le 18 octobre 2012 sur France Inter dans son 7/9):

2/ L'édito de Thomas Legrand sur Inter (dans le 7/9 de Patrick Cohen) le 18 octobre 2012:

«Une reconnaissance tardive mais bienvenue» (transcription à lire ci-dessous):
 

Vous revenez vous aussi sur la reconnaissance de la France du massacre du 17 octobre 1961…

En lisant ce communiqué du Président qui dit ceci : « le 17 octobre 1961, des Algériens qui manifestaient pour le droit à l'indépendance ont été tués lors d'une sanglante répression. La République reconnaît avec lucidité ces faits. Je rends hommage à la mémoire des victimes », on se dit d’abord : Comment ? Ça n’était pas encore fait ? La reconnaissance est donc tardive mais bienvenue. François Mitterrand qui avait amnistié les généraux félons d’Algérie, Jaques Chirac et Nicolas Sarkozy qui soignaient leur clientèle électorale rapatriée avaient donc négligé cet épisode criminel de l’histoire de la police française. Cette reconnaissance est utile, non seulement parce qu’elle répare une injustice mémorielle mais aussi parce que nombre de nos concitoyens d’origine algérienne, se sentent amputés d’une partie de leur mémoire. Certains utilisent d’ailleurs l’aveuglement partiel de l’histoire officielle, sur des pans entier de la guerre d’Algérie, pour se complaindre dans une posture de victimes de la société française. Il sera également plus facile, même si la partie est loin d’être gagnée, de demander aux autorités algériennes, qui réclament toujours que les crimes de la colonisation soient reconnus par la France, de faire preuve, de leur côté, d’un traitement plus équitable de l’histoire de l’indépendance.

Ce peut être aussi un contre-point au discours très ferme sur le thème de « l’ordre républicain » développé par François Hollande et Manuel Valls…

Oui, parce que ces mots « ordre républicain » que le ministre de l’Intérieur répète beaucoup en ce moment quand il s’agit de lutte contre l’islamisme radical, ces mots raisonnent, pour les plus anciens, comme un coup de trique. L’ordre républicain, dans l’imaginaire collectif de la gauche qui a vécu la deuxième partie du XXème siècle, c’est la matraque facile, c’est le SAC, c’est Charonne, 68, Plogoff, Malik Oussekine, Ouvéa ou la répression des luttes sociales. Or, dans l’idéal républicain tel qu’on veut le réactiver en ce moment, il faut bien, d’une façon ou d’une autre redonner une acception démocratique à « l’ordre républicain ». Si autrefois c’était « ordre » le mot majeur de ce terme, aujourd’hui ce doit être le mot « républicain ». Le premier est au service du second et pas l’inverse. Il n’est pas dit que cette décision ait été prise pour ces raisons précises ; il s’agit sans doute de la simple application d’une politique mémorielle de gauche, dans le plus pur style. Il n’y a qu’à voir la réaction outrée et anachronique de l’UMP. Cette reconnaissance et sa résonnance montrent aussi que, quoi qu’on en dise, il y a bien une histoire officielle en France et c’est souvent par des initiatives présidentielles qu’elle s’écrit. La guerre d’Algérie, des massacres de Sétif en 45 en passant par la torture lors de la bataille d’Alger, mais aussi les exactions du FLN commises contre des colons ou des Algériens favorables au compromis, jusqu’à la souffrance des pieds-noirs arrachés à leur terre ou des harkis ostracisés : pour l’instant, on constate que la France va quand même plus vite que l’Algérie, dans la course de lenteur que constitue l’écriture de l’histoire de cette guerre.

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L'exécution de plus d'une centaine de manifestants algériens à Paris le 17 octobre 1961 reste méconnue, souligne l'historien Gilles Manceron.

Le Monde.fr | 17.10.2011 à 09h37 • Mis à jour le 06.04.2013 à 21h12 | Propos recueillis par

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Voici des extraits du ballet "LeS DisParuS" de la Cie No MaD. Mené par le chorégraphe Mehdi Slimani, le spectacle constitue le premier et unique ballet sur les sombres événements du 17 octobre 1961. « J’ai souhaité rendre vie, le temps d’un spectacle, aux disparus d’octobre 1961, victime d’une barbarie amnésique ; pour la mémoire… contre l’oubli… leur prêter un corps, leur rendre un nom, pour l’intimité d’une danse, pour une dignité retrouvée. » Mehdi Slimani, octobre 2010.

La première vidéo est un extrait du spectacle en représentation actuellement. La seconde a été tournée sur le pont Neuf Saint Michel en hommage aux victimes.